mercredi 23 mai 2012

De la gynocratie à la gynarchie


La gynarchie et la matristique ne se réduisent pas aux mythes des Amazones ou des Lemniennes. Nous ne sommes plus au temps des femmes guerrières des Scythes et des Sauromates, même si nous pouvions rêver de venger Penthésilée tuée par Achille. La gynarchie est une affaire de pensée structurée, une philosophie qui fait une part belle à la culture, contre la nature destructrice des hommes. La gynarchie est un principe matérialiste et libertaire. Elle est un rempart contre les thèses patriarcales, qui pour un grand nombre de mâles ne voient dans les femmes que des mères ou l’instrument de leur plaisir.

La gynarchie propose de redonner la place capitale que devraient avoir les femmes partout dans le monde. Nous le remarquons grandement, lorsque depuis quelques décennies, grâce à nos luttes difficiles a mener, les femmes rattrapent rapidement le retard qu’elles avaient accumulé depuis des millénaires. Notre confinement dans des rôles domestiques et subalternes, notre trop longue absence des bancs de l’École et de l’Université étaient la cause de cet atermoiement. Les femmes réussissent là où les hommes échouent. Car elles sont nombreuses à ne plus prendre modèle sur les mâles et ne plus être prédéterminées par la culture socio-économique du patriarcat.

Nous pouvons rester songeuses face à leurs inventions « intellectuelles » pêle-mêle : la religion, le monothéisme, la propriété privée, le libéralisme, la concurrence libre et non faussée, la répression, les discriminations et la censure. Nous pouvons rester songeuses sur cet effroyable paradoxe entre la capacité des hommes à s’accorder pour eux-mêmes toutes les jouissances sexuelles et leur facilité à l’interdire aux autres et surtout à nous, les femmes. La sexualité n’est par leur bastion rien qu’à eux, c’est d’abord le nôtre, à nous les femmes, nous en ferons meilleur usage, car comme le pensent certains auteurs, Éros n’est pas le fils d’Aphrodite, mais son serviteur.

La gynarchie est un modèle hédoniste puisqu’elle se propose de ne plus jamais oublier la liberté totale des femmes de disposer d’elles-mêmes, de leur corps, de leur ventre et de leur sexualité.

La gynarchie ne restera pas une utopie si les femmes l’entretiennent culturellement et si elles prennent toutes consciences qu’elles doivent être résolues à reconsidérer leur place dans la société.

Enfin, la gynarchie est un bon moyen de secouer le féminisme, pour qu’il reprenne son combat qu’elle a si brillamment mené.

1 commentaire: