Madame Billie Ellington fréquentait les meilleurs cercles gynarchiques de Paris et les femmes qu’elle y côtoyait, était ses intimes. Elle devait d’ailleurs y puiser de nombreux conseils dans l’art de soumettre les hommes : elle excellait dans ces techniques comme vous pourrez le constater plus loin. Il était donc tout à fait conseillé de faire sa connaissance ; sa curiosité, sa libre-pensée y invitaient. J’avais donc hâte de la recevoir et Madame Sarah Getz me l’amena. Madame Ella Davis me fit part de son enthousiasme en me disant que cette fréquentation était tout à fait digne de moi et me demanda de pouvoir rester lors de notre entretien.
Billie était plus belle que je ne l’avais imaginé. Sa peau bronzée, son allure altière, son visage rayonnant me séduisirent tout de suite. Lorsque je la connus davantage et l’invitais à me parler librement de tout, elle renonça à cette apparence de candeur et d’innocence qu’elle se donnait en société. Sa philosophie était des plus intéressantes et consistait à procurer aux femmes des plaisirs toujours nouveaux au détriment des mâles. C’était la réincarnation de Gaétane (Xavière Gauthier) capable de matérialiser tout ce que l’on trouve dans « Histoire d’I ». Elle devait d’ailleurs m’en fournir la preuve comme je vais maintenant vous le raconter.
Nous parlions, un jour, des rapports entre les sexes, de l’attitude des hommes et des femmes, pour finir sur la manière dont doivent se dérouler les relations sexuelles. Elle m’expliqua que la gynarchie était nécessaire et que sous son apparente utopie, elle devait fonctionner sous la forme d’une micro-résistance. Petit à petit, les hommes seraient contraints d’y consentir et n’auraient pas d’autres choix que d’y apporter tout leur crédit. Elle m’exposa également que le désir finit toujours par s’émousser et qu’il ne faut pas hésiter, pour l’exalter, avoir recours à des expédients artificiels.
- Rien n’est pire, pour ce sexe, qu’un excès d’excitation. Il en résulte, pour l’homme, énervement, impuissance, culpabilité et passions tristes car son imagination n’arrive que rarement à remplacer ce qu’il a étourdiment gaspillé. Par contre, l’esprit continue à susciter cette excitation chez les femmes. N’avez-vous jamais essayé de malmener un homme, de le fouetter ?
Il est nécessaire de vous préciser qu’il était inutile de ruser avec Billie qui évalua, dès sa première visite, mon degré d’initiation. Mais elle n’avait rien à craindre de ma part, car je partageais totalement sa propension à la domination et à la gynarchie. Aussi lui avouais-je que j’en avais fait plusieurs fois l’expérience mais que parfois je renonçais à aller plus loin pour éviter des douleurs trop intenses. Elle éclata de rire.
- Il y a très peu d’hommes qui connaissent la volupté de la douleur, me dit-elle. Et il y a trop peu de femmes qui osent en infliger, surtout avec les verges ou le fouet. Jusqu’à présent je n'en ai rencontré que quelques-uns. Car parmi tous les détenus condamnés à recevoir le martinet, tous redoutent ce châtiment. Le premier était un misogyne et un homophobe. Cet idiot, cet homme de la pire espèce réitérait ses méfaits pour le plaisir d’être fouetté. Il trouvait même une volupté plus grande dans le fait d’être châtié en public. Il était d’ailleurs très fier d’être traité ainsi. Peut-être criait-il et se lamentait-il sous les coups, mais au moment de la douleur la plus aiguë, il avait les épanchements les plus voluptueux. De retour dans sa cellule, il se déshabillait, regardait dans un miroir son corps horriblement meurtri, tandis que sa main agaçait son pénis. Le second, je viens de le découvrir ici. Il est à la prison de la ville et condamné par notre Société à trente coups de martinet par jour, pour une tentative de viol. Jamais il ne crie et son visage exprime plus de volupté que de douleur. Avez-vous envie d’assister à l’une de ces séances ?
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