jeudi 21 juin 2012

Comment dresser un homme ?


(Ceci est la suite de "Au service des femmes")

Nous étions resté un bon moment sur cette île. Un sentiment étrange me pénétrait, mon imagination était emplie des images de guerrières que j’avais vu plusieurs fois dans des bandes dessinées. Je voyais surgir des cavalières de toute part, montée sur des juments qui se cabraient. Nous parlions très peu, nous laissant pénétrer par le silence et la solitude, gagnés par la chaleur qui n’épargnait rien. Notre chambre était une grande salle voûtée, presque sans mobilier, épurée et d’une propreté sans pareil.

Elle devenait une Amazone de cette île, il y avait plusieurs jours qu’elle ne m’avait pas fouetté : elle semblait même vouloir nous imposer une sorte de chasteté, comme à la veille d’une grande cérémonie. Plusieurs fois, je lisais sur son visage, le matin au réveil, lorsque nous établissions les projets pour la journée, une détermination, une énergie dans son regard et sa voix. Je n’osais pas l’interroger ; je la craignais trop et j’étais devenu sa chose, un objet, vidé de moi-même pour mieux m’emplir d’elle.

À l’aube, où le soleil était encore plus chaud que d’habitude, elle me dit : « Allez, prépare-toi ». Elle prit son long fouet de cuir noir, la cravache dont elle ne se séparait jamais et des cordes. Elle me demanda de m’habiller seulement d’un pantalon et d’une veste de cuir, sous lesquels je devais rester nu. On n’était pas encore dehors que je transpirais déjà. Au moment où nous quittions l’auberge, notre hôte nous accompagna comme elle nous l’avait proposé. J’esquissais un sourire à ma maîtresse, mais son visage resta si dur que je l’effaçais aussitôt. Je la suivais, l’aubergiste nous précédait. 

(Lire la suite à "Un homme en souffrance")

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